top of page

Contradiction

Texte écrit librement



ree

Il ne savait plus rien de la vie pour la simple raison qu'il ne vivait plus vraiment, il imaginait sa vie comme dans un livre car sa réalité à lui ne lui convenait plus. Son existence était comme un roman inachevé au fil du quel sa plume se serrait cassé et aurait tout bonnement cessé d'écrire. Ses seuls instants d'évasion résidaient dans la lecture de nombreux romans dans lequel il noyait ses journées.

 

À quel moment sa réalité avait elle cesser de lui plaire, il ne savait plus. Le soleil avait un matin arrêté de briller et lui de vivre, ses paroles étaient devenues des paroles en l'air qu'ils lançaient sans leurs donner suite. La vie n'avait pourtant pas été plus dure avec lui qu'avec un autre, simplement avait il eu plus de mal à s’adapter à cette vie qui ne lui convenait aucunement.

Les divergences de point de vue qu’il entretenait avec ses semblables sur des sujets tels que l'amour ou la passion l'avait amené à vivre en reclus, seul et incompris de tous.

Le parcourt sinueux qu'il lui avait fallu entreprendre pour arrivé à se faire comprendre des autres avait fini dans une impasse et il avait abandonné. La vie était devenue amer et toute douceur avait disparue.

Il avait aimé et dans cet amour avait retrouvé l’espoir mais une fois de plus sa vision du monde l’avait balancé contre un mur de pierre. Il ne percevait pas les ouvertures qu'apportait l'amour au même endroit que les autres et tout s'était effondré.

Elle lui était pourtant apparue comme un miracle, un ange venu tout droit du ciel pour le sauver.


Ses longues boucles rousses et ses yeux d’un vert plus vert que l’émeraude l’avait frappé de plein fouet, arrêté net sur le passage piéton qui le remmenait chez lui. Il avait perçu dans sa démarche, dans son regard, la lueur de vie qu’il recherchait. C’était comme si en frôlant les plis de sa longues robe mauve il avait eu une révélation. Il ne l’avait vu qu’une seule fois, croisé au hasard d’une rue mais il ne croyait pas au hasard, elle lui était apparue pour une raison précise. Il l’avait immédiatement aimé, un coup de foudre comme il s’en produit rarement.

Il avait voulu par amour de cette femme entreprendre la lente ascension qui le ramènerait à la vie, il voulait pouvoir partager cette vie avec elle. Mais sa conception de l'amour et de la vie en général était si diamétralement opposé au monde dans lequel il évoluait que la beauté de son geste c'était transformé en échec. Très vite elle avait vu en lui un écorché vif (n’était ce pas un peu ce qu’il était) et elle avait eu peur de devoir être en même temps son amante, sa femme, sa moitié, sa muse et la seule chose qui le raccrochait à la vie.

- «  Je ne veux pas te suffire, je ne peux pas supporter tout ton être seule».


La chute avait été brutale, les mots «  je t’aime mais je m’en vais » sont les plus dure à entendre parce que précisément contradictoire et il n'avait pas été capable de s'en relevé entier.

 Les autres ne le comprenaient pas mais il n'en comprenait pas mieux les autres. Il lui semblait que le monde dans lequel il était supposé vivre n'était qu'un avenir sans lendemain et il le refusait. Il avait finalement cessé d'exister aux yeux des autres car son désir d'avenir était plus fort que tout le reste et toute l'ironie de sa déchéance résidait en cette contradiction.

 
 
 

Commentaires


bottom of page