Après la tempête, le calme
- mailysgalvano
- 13 avr.
- 3 min de lecture
![]() Vous allez écrire un texte en deux temps. D'abord, un texte dans lequel tout sera clair, dit simplement. Sans commentaire. Quelque chose est décrit. Quelqu’un. Quelque part. De manière littérale. Objective. Ensuite, un lieu apparaîtra. Ce lieu rappellera à votre personnage quelque chose. Il le fera basculer dans un passé, qui sera raconté. Dimanche matin, 10h, je m'éveille. Par la fenêtre je regarde la pluie tomber, la météo ne s'est pas trompée aujourd'hui; ce sera un dimanche de printemps pluvieux et gris. Je baille, m'étire et mon regard se pose sur toi, petite boule de poil lové entre mes jambes. Tu dors profondément, j'entends ta respiration régulière et calme , et ta patte, s’étirant, viens agripper ma jambe comme pour me dire « ne bouge pas, reste là » ! Oui je reste, je profite de ce moment, je remercie (qui je ne sais, mais je remercie) pour ta présence près de moi, pour ton retour saine et sauve. Dehors le vent s'est calmé, la tempête est passé et la pluie lave les dernières traces de peur, dans mon cœur ce matin, le soleil brille. Tu es là, contre moi, présence rassurante et chaleureuse. Ton petit corps chaud se tortille, s'étire, tu ouvres les yeux, me regarde et dedans je lis ton amour pour moi. Je te rends ce regard en clignant des yeux (notre langage à nous, c'est comme ça que tu comprends mes « je t'aime »). 10h30, allez debout ! Croquettes, quelques lampées d'eau fraîche, un coup de tête contre ma jambe. Accalmie de la pluie au dehors, on en profite pour sortir et honoré notre rituel matinal, balade entre filles. Les choses ont repris leur place ! Merci ! En marchant, je regarde l'arbre au centre du hameau et je me souviens. *************** La tempête, le vent et le bruit des travaux chez les voisins. Ma voix qui essaie de couvrir le vacarme, guettant une réponse. Mon instinct de maman qui me dit que quelque chose ne va pas, qu'un rouage s'est coincé quelque part dans notre quotidien. - Féliiine Et puis soudain en réponse au mien, un miaulement de panique, viscéral, percutant : - Je suis là maman, viens me chercher, j'ai peur ! Je cherche mais ne trouve pas, j'appelle, tu réponds et après quelque minutes, je lève les yeux. Comment es tu monté là haut ? Encore le chien ? Depuis combien de temps es tu coincé ici ? Es tu vraiment coincé ? Encouragements, appels, attente, appels, miaulements, pleurs (les miens, les tiens), attente, encouragements... Tu es vraiment coincé ! Le vent, la tempête, les miaulements de panique... Les heures qui défilent, moi planté au pied du marronnier, essayant de te faire comprendre que je voudrais bien venir te chercher mais que je suis totalement impuissante, il faut que tu sois courageuse et que tu trouve la solution. Tu as des griffes, pas moi, tu es monté, tu dois pouvoir redescendre... Recherche d'une solution, l'échelle des voisins, les friandises, le panier... Rien à faire ! Le vent est trop fort, tu es tétanisé, l 'échelle est trop instable... ************* Un coup de tête contre ma jambe. En regardant l'arbre, perdue dans mes souvenirs de la veille, je me suis arrêté, tu protestes donc contre cette pose inopiné et réclame ma présence pleine et entière ! La tempête est passé, tu es là, près de moi et nous pouvons oublié le marronnier ! Il t'auras quand même fallu 12h pour trouver la force et le courage de redescendre ce que tu avait grimpé. Tu es là, près de moi, le rouage s'est dégrippé et la vie à repris son court ! Merci ! |
Commentaires