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20, 25, 30 c'est loin, c'était hier


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Ecrire un texte à la manière de Jean Luc lagarce


J'avais 25 ans, peut être moins, pas plus en tout cas.

Aujourd'hui mes 30 ans sonnés, je me dit, « c'était il y a longtemps » et à la fois c'était hier.

Je me dit, comme un mantra, comme on se conditionne peut être parfois sans le vouloir, je me dit : demain j'aurais 40 ans, m'a vie passe et le temps ne s'arrêtera pas !

Je me dit ça moi, je ne sais pas, tout le monde me dit que je me trompe, exagère, fait un mélodrame de tout alors, je me dit ça moi, peut être à tord !

A tord ou à raison, il n'empêche, je me le dit ; aujourd'hui j'ai 30 ans, demain j'en aurait 40 et 15 ans de regrets à assumer pour le reste de ma vie c'est moche, je me dit.

J'avais 25 ans, peut être moins, pas plus en tout cas.

C'était un matin au réveil, ou plutôt un soir en m'endormant, ou encore en marchant un après midi, qui sait...

Je n'avais peut être que 20 ans, est ce qu'on peut sentir ces choses là à tout juste 20 ans ?

Aurais-je plutôt dû vouloir m'amuser, faire la fête et virevolter de droite à gauche, comme les jeunes de mon âge ? On me disait ça aussi : «  s'amuser, faire la fête », on me dit ça aussi !

Je n'avais peut être que 20 ans en effet mais ma tête y pensais déjà. J'avais 25 ans et mon corps est prêt !

Cela m'est venu comme une envie soudaine, un déchirement violent dans mon corps et mon âme. Cela vient peut être toujours comme ça, qu'est ce que j'en sais moi !

Un matin je me suis réveillé, le soir je me couche en comptant les années 20, 25, 30...

J'avais 25 ans et je me suis mise à compter les années qui me sépareraient de toi.

Combien d'année encore ?

Celle d'après comme on dirait parfois, sans y penser, comme on dit parfois sans y penser, sans vraiment écouter ma détresse, « l'année d'après... » Comme un clin d’œil à Jean Luc Lagarce ? Comme une phrase bête, lancé au hasard surtout, « l'année d'après, soit patiente », est ce censé me faire du bien ?

Vous vous trompiez alors, vous vous trompez aujourd'hui comme vous vous trompiez hier, cela ne me faisait, ne me fait et ne me fera aucun bien !

Combien d'année encore ? Moi je t'attendais hier comme je t'attends aujourd'hui et j'espère que je n'aurais plus besoin d'attendre demain, que tu seras là, que tu es là !


 
 
 

1 commentaire


J'ai adoré ce texte ! J'ai aussi été émue car il m'a énormément parlée. Le temps qui passe, les années qui défilent, et cette ambiance qui fait de cette prise de conscience un phénomène presque tabou. Beau travail également quant aux figures de style utilisées ici et reprises de JL. Lagarce. Magnifique !

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